Ce document (cliquez -ici) met en cause l’enthousiasme grandissant pour la couverture sanitaire universelle (CSU) comme solution miracle aux besoins de santé dans les pays du Sud. Avec ce modèle, les agences mondiales de la santé proposent une séparation marquée entre le financement de la santé et la prestation des soins, permettant l'intervention de compagnies d'assurance et de prestataires privés. Ce faisant, elles détournent les autorités politiques des options de santé universelle basées sur les systèmes publics.
Pourtant, les preuves pour justifier la mise en œuvre de programmes CSU demeurent extrêmement ténues. Pour contextualiser le débat, ce document se penche sur l’histoire du développement des systèmes de santé européens. Nous examinons ensuite les cas du Brésil, de l'Inde et de la Thaïlande pour montrer comment les modèles basés sur l'assurance et les fonds communs qui misent sur la prestation privée construisent des systèmes de santé moins efficaces et équitables. La segmentation en systèmes parallèles publics et privés amène les riches à migrer vers un système privé florissant, alors que les plus nécessiteux ne reçoivent plus que les « services de base ».
Les systèmes de santé publics, financés par la taxation et offrant un accès universel aux soins de santé, continuent de promettre une plus grande équité et s’avèrent plus abordables pour les pays à revenu faible et intermédiaire.
Réinventer les soins de santé publics – plutôt que les affaiblir via la CSU – est présenté comme le seul chemin à suivre pour atteindre l'accès à la santé pour tous.